ThéPARis France/ Les Théâtres en France sous l’Ancien Régime : transversalité des pratiques, circulation des personnes, enjeux esthétiques et poétiques

Du 14:00
au 18:00
Salle des conseils, Université de Lille, bât. A, niveau forum -1, Campus du Pont-de-Bois 59650 VILLENEUVE D'ASCQ

Après un cycle de trois séminaires (2019-2022) consacrés à l’exploration des phénomènes de circulation et de transversalité des pratiques entre les théâtres parisiens, l’édition 2024 entend poursuivre l’étude de la circulation des personnes, des idées et des pratiques dans l’ensemble du territoire français sous l’Ancien Régime, afin de comprendre quel type de relation s’instaure entre les scènes théâtrales à plusieurs niveaux géographiques : en premier lieu, le lien entre centre et périphérie, dans un mouvement centrifuge (Paris-provinces) et son contraire ; deuxièmement, les dynamiques existantes entre théâtres et compagnies au sein d’une même ville ; en dernier, la relation entre théâtres de différentes villes et régions.

Dans ce cadre, Ludivine Panzani, doctorante Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHIS) présentera une séance le 27 mars 2024.

Des coulisses au devant de la scène : enjeux professionnels et identitaires des danseuses en province (XVIIIe siècle)

Cette communication à deux voix souhaite interroger la place des danseuses professionnelles en province au XVIIIe siècle. Nous nous intéresserons aux démarches menées pour protéger et proclamer le statut de danseuse, entre auto-promotion artistique, diversification des activités et mobilité géographique. Une attention particulière sera donnée aux interprètes qui traversent les espaces lillois et bruxellois, dont Louise Dimanche, directrice du théâtre de Lille pour quelques semaines en 1721, ou Mme Jannuzzi, protagoniste d’un procès qui lui est intenté en 1787 par le directeur de spectacle de Lille, en mettant en lumière l’agentivité qui leur est propre. Pour mieux appréhender ces trajectoires, il s’agira d’interroger les stratégies mises en œuvre par ces femmes de spectacle afin de s’affirmer dans la sphère professionnelle de la danse. Certaines sources laissent à penser que la province, avec des cadres règlementaires plus souples et une moindre concurrence, était un terrain propice pour l’affirmation de ces figures féminines, capables de se mobiliser pour défendre leurs intérêts malgré les obstacles liés à leur sexe. Ainsi, par une étude micro-historique, attentive aux parcours individuels, il sera possible de comprendre l’inférence chorégraphique, sociale et professionnelle de ces figures invisibilisées de l’histoire des théâtres.