Portrait de Sciences | 3 questions à Corentin Spriet

QUEL EST VOTRE PARCOURS ?

J’ai un parcours très atypique dans le sens où je n’ai pas deux diplômes dans la même discipline. Aujourd’hui je suis ingénieur de recherche interdisciplinaire, responsable du plateau TISBio, correspondant communication et responsable de l’axe «Art et Sciences» pour l’Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle (UGSF - UMR8576) et les Plateformes Lilloises en Biologie et Santé (PLBS - UMS2014). Cela s’explique par mon parcours assez inhabituel. J’ai d’abord obtenu une maîtrise en biochimie, puis un master en instrumentation et je me suis ensuite orienté vers une thèse en physique et science pour l’ingénieur. Après mon doctorat, j’ai effectué un post-doc en biophysique et quelques années plus tard, j’ai obtenu mon habilitation à diriger les recherches en ... biologie et santé !
Actuellement, mon activité de recherche est principalement axée sur le traitement des données. Ce qui me plait dans mon métier, c’est cet aspect interdisciplinaire qui me permet de traduire une discipline dans une autre. Par exemple, je peux proposer à des biologistes d’utiliser des outils d’astrophysiciens.

QUEL A ÉTÉ LE MOMENT MARQUANT DANS VOTRE CARRIÈRE ?

Je ne peux pas forcément parler d’un moment marquant en particulier car ma carrière a été jalonnée par des rencontres qui ont façonné mon parcours. Il y a cependant eu trois rencontres importantes pour moi. Au début de ma carrière j’ai eu l’occasion de côtoyer un groupement de recherche et des réseaux technologiques en microscopie. C’est une communauté interdisciplinaire avec laquelle j’ai eu des échanges très riches qui m’ont donné envie de poursuivre dans le domaine de la microscopie.

Quelques années plus tard j’ai fait la rencontre de l’équipe organisatrice du Village des Sciences. J’ai toujours bien aimé les rencontres, le partage avec les scolaires et le public, et toute cette énergie déployée lors de l’organisation du village m’a donné envie de m’impliquer encore plus dans la communication et la médiation scientifique.

Enfin, la troisième rencontre déterminante dans mon parcours est celle avec la responsable du Programme de Recherche Images Sciences et
Technologies (PRIST) de l’ËSA (Ecole Supérieure d’Art) de Tourcoing. Le programme de recherche avait besoin d’un scientifique pour évoquer les connexions entre l’art et la science lors d’une conférence. Finalement cela fait quatre ans que je développe un axe «Art et Science» en collaboration avec le programme PRIST et cela m’a permis d’intégrer le collectif «Oeuvres et Recherche».

VOUS AVEZ OBTENU LA MÉDAILLE DE CRISTAL DU CNRS EN 2020, QU’EST-CE QUE CELA REPRÉSENTE POUR VOUS ?

Ce qui ressort de l’obtention de cette médaille c’est la validation de la cohérence entre tous mes projets. Cela encourage l’interdisciplinarité
et les trois grands axes de mes activités sont représentés : la recherche d’une part, la communication et la médiation scientifique d’autre part, et enfin mon implication dans les projets mêlant l’art et la science. Cela prouve que la médaille de Cristal peut être attribuée à une personne qui fait de l’interdisciplinaire. La médiation scientifique est encore parfois perçue comme une « voie de garage» alors que c’est une réelle compétence que le CNRS doit continuer à soutenir.