Portrait de Science | 3 Questions à Maxime Hallot

Quel est votre parcours ?

Durant mon master, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage sur la thématique du stockage de l’énergie à l’Institut d’Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie (IEMN), sous la tutelle de Christophe Lethien. J’ai poursuivi au sein de la même équipe une thèse en synthèse des matériaux avec l’objectif d’aboutir à la fabrication de batteries rechargeables tout solide miniatures pour objets connectés. A l’issue de nos travaux, nous avons déposé un brevet sur la technologie que nous avions développée. Une problématique que j’ai jugée essentielle s’est alors posée : comment valoriser notre produit ? J’ai ainsi débuté un long travail visant à transférer notre technologie vers le monde socio-économique qui a débouché, en 2023, sur la création d’une start-up : HILEORES. Nous concevons et fabriquons au sein de celle-ci des composants pour le micro-stockage de l’énergie à destination d’objets miniatures intelligents. 
Devenir dirigeant de start-up ou être doctorant sont deux réalités semblables : dans les deux cas, nous sommes confrontés à des problèmes complexes qu’il nous faut résoudre. Pour cela, il faut être conscient de ses compétences tout en se challengeant au quotidien, et ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort. A terme, ces deux expériences sont riches d’enseignements sur les autres et sur soi-même.

De quel accompagnement de la part du CNRS avez-vous bénéficié pour la création de votre entreprise ?

Le CNRS fut d’abord un facilitateur : je fais certes partie des inventeurs de la technologie brevetée, mais c’est le CNRS, par sa position de mandataire, qui nous a octroyé une licence sur ce brevet et nous a donné la possibilité d’utiliser le savoir développé. Aussi, j’ai bénéficié d’un fort accompagnement de la part de CNRS Innovation à travers le programme RISE. Quand on monte une start-up, on peut facilement se retrouver seul : grâce à RISE, j’ai rejoint un écosystème propice au développement d’auto-entreprises et j’ai rencontré d’autres personnes qui s’étaient lancées le même défi. Plus globalement, on m’a donné les clefs pour acquérir de nouvelles compétences et maîtriser de nouveaux champs de connaissances (juridiques, économiques, en ressources humaines...). De même, grâce à la Délégation CNRS Hauts-de-France, HILEORES est hébergée dans les locaux de l’IEMN, et nous bénéficions par conséquent des équipements de pointe du laboratoire.

Enfin, nous avons reçu une enveloppe financière pour maturation de la part du Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E), qui nous a accordé sa confiance afin de recruter du personnel et financer l’aspect R&D du projet. Hormis le CNRS, je suis accompagné par la Région Hauts-de-France (programme Start-AIRR) et le label I-site de l’Université de Lille ; la start-up est aussi récemment soutenue par BPI France, la CCI de Lille et Hodéfi via un label « pépite ».

Quelles sont les perspectives d'évolution de HILEORES ?

HILEORES développe des composants (micro-batteries, micro-condensateurs et micro-supercondensateurs) qui ont la particularité d’être assemblés sur un substrat 3D microstructuré. Nous sommes ainsi capables de fabriquer les sources de stockage pour dispositifs embarqués les plus compactes au monde, 100 à 250 fois plus performantes que les micro batteries vendues sur le marché actuel ! Nous développons aujourd’hui notre clientèle dans le secteur de la santé et des dispositifs médicaux implantables. Le but de la start-up est donc d’avoir un impact positif sur la qualité de vie et la durée de vie des patients notamment atteints de maladies chroniques. 
Jusqu’à la création de la start-up, nous étions trois personnels opérationnels, plutôt avec un profil technologique. Rapidement, nous souhaitons compléter l’équipe pour répondre aux enjeux de transfert de technologie et de relation client. Nous sommes une start-up deeptech : les temps de développement de nos produits sont conséquents. Pour nous aider à accélérer le lancement de la société, nous entrons dans une phase de levée de fonds qui devrait se terminer en octobre 2024.