Comparaison des courbes de biodiversité des animaux marins du Cambrien au Silurien (A-C) avec les fluctuations du niveau marin (D)© Modifié d’après Servais et al. (2023)

Pas d’explosion cambrienne, mais une lente évolution des premiers animaux

Résultats scientifiques Ecologie évolutive, environnement et biodiversité

On parle souvent d’une “explosion“ cambrienne de la vie animale (il y a ± 540 millions d’années), et certains scientifiques avancent l’hypothèse d’un événement (“event“) majeur au cours de l’Ordovicien (± 470 millions d’années). Cette vision simpliste et racoleuse est contredite par une nouvelle étude publiée dans Palaeo3. A partir des principales bases de données disponibles, celle-ci montre que la diversification des premiers animaux dans les océans s'est étalée sur au moins 100 millions d’années.

Cette étude est co-dirigée par des chercheurs CNRS du laboratoire Evo-Eco-Paléo (EEP)1 .

  • 1EEP - CNRS/ULille

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue PalaeogeographyPalaeoclimatologyPalaeoecology, un consortium international de chercheurs, co-dirigé par des chercheurs CNRS du laboratoire Evo-Eco-Paléo (CNRS, Université de Lille) et du Laboratoire de Géologie de Lyon – Terre, Planète, Environnement (CNRS, ENS, Université de Lyon1, UJM), compare l’ensemble des courbes de biodiversité disponibles, y compris celles de la Paleobiology Database (PBDB) et de la Geobiodiversity Database (GBDB). L’analyse met en évidence l'existence d'une seule phase de diversification des animaux à grande échelle et à long terme, qui s’étend du Précambrien terminal jusqu’à la fin du Silurien au moins, soit sur une durée d’au moins 100 millions d’années. Une “explosion“ brutale de diversité au Cambrien ou un “événement“ significatif à l'Ordovicien ne sont pas visibles dans ces études de biodiversité. La séparation entre les diversifications cambrienne et ordovicienne résulte principalement d’une absence de données au Cambrien terminal dans la PBDB, séparant ainsi artificiellement les deux périodes.  

Il en résulte qu’il n’y avait qu’une seule très longue et lente diversification. Les deux termes, “explosion“ du Cambrien et “événement“ de l’Ordovicien, devraient être utilisés uniquement comme termes conceptuels. Le premier représente l'apparition de la quasi-totalité des phylums animaux à la fin du Précambrien et au début du Cambrien; le second englobe les biodiversifications, nombreuses et complexes, qui se sont produites pendant tout l'Ordovicien.

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Comparaison des courbes de biodiversité des animaux marins du Cambrien au Silurien (A-C) avec les fluctuations du niveau marin (D). © Modifié d’après Servais et al. (2023).

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Thomas SERVAIS
Directeur de recherche